Notre proposition d’intervention se base sur les désordres identifiés et la mise en valeur de cet ensemble remarquable : 1. Stopper les infiltrations et protéger la tour : l’état sanitaire a montré que l’interprénétration de la tour et du magasin est à l’origine d’infiltrations et de mouvements différentiels provoquant des fissures. Nous proposons donc de détacher le magasin de la tour afin qu’il retrouve son état avant 1969 (date de sa reconstruction et de son extension). Cela permettra de stopper définitivement les désordres d’infiltrations (observés au niveau du solins et des arases), mais également de dégager le volume circulaire de la tour et de faire respirer cette base encombrée. Afin de protéger la maçonnerie de la tour, il est prévu une protection des arases (enduit chaux teintée) et la restitution du cordon en pierre de taille (type de pierre légère proche de la pierre ponce, retrouvé sur site). Un rejointoiement des maçonneries aux endrois les plus sensibles est prévu. Un soin particulier sera apporté à la conservation des vestiges d’enduit, qui pourront faire l’objet d’analyse par un laboratoire spécialisé. A l’intérieur, la réfection des sols sur hérissonnage est prévue pour l’assainissement. Il permettra également de retrouver un niveau de plain-pied dans le magasin. 2. Mettre en valeur le magasin et permettre son usage : les travaux récents sur le magasin ont modifié son aspect. Il s'agit notamment de l’ajout d’encadrement de baies en béton voyants et en mauvais état et d'autre part le remplacement des baies pour des fenêtres inadaptées (verre cathédrale, forme trapézoïdale,...), le car- relage de facture industriel... La dépose de l’ensemble des ouvertures et la mise en oeuvre de baies en acier, avec sections minimales permet de res- tituer sa simplicité au magasin. Le choix du matériau est conditionné par le rappel de la couverture en cuivre. La reprise des linteaux et appuis en pierre permet la démolition des encadrements en béton. L’aménagement intérieur proposé permet simplement de retrouver un volume praticable pour une salle communale. La mise en oeuvre de porte-fenêtres pour l’isolation du bâtiment jusque-là non assurée. Les espaces d’usage sont réduits à leur minimum. Une large baie à châssis fixe, clos la nouvelle limite du bâtiment et offre un dégagement visuel vers la tour. 3. Proposer un accès à l’étage de la tour : cette intervention permet de mettre en place un es- calier circulaire, longeant la base de la tour tout en restant détaché de quelques centimètres et accéder ainsi à l’étage. Un plancher sera installé autour de la trappe conservée. L’emplacement de cet escalier profite de l’espace libéré par le magasin, afin de ne pas affecter les façades existantes et le volume de la tour visible depuis la vallée. Le palier d’accès se loge où les arases sont les plus basses, l’ascension commence donc sur le côté ouest pour s’achever plein sud. A l’étage, nous proposons de restituer le volume du fût vertical qui démarre au-dessus du cordon. Il est aujourd’hui suggéré par un muret maçonné de 40 centimètres de hauteur et d’une vingtaine de centimètres de large. Nous proposons de reformer la suggestion du volume par un élément en béton qui a la double fonction de support de contenu et de garde-corps. Le béton employé sera réalisé à partir des agrégats formés par les pierres concassées retrouvées sur sites (elles sont nombreuses aux abords) ou sur la partie démolie du magasin. La teinte obtenue sera modifiée par ces agrégats pour se rapprocher de la maçonnerie rouge orangée, avec des touches de gris, de beige et de noir. Nous cherchons à retrouver un jeu de nuances à travers la matière. Le même béton sera utilisé pour les emmarchements et le sol.